Jouillet

Les embruns nous appelaient depuis le quai. Avant que la chaleur insiste, nous nous engageons sur la jetée, attirés par la perspective d’une fraîcheur libératrice. « Namaste », « Hej », « Selamat petang », « Konbanwa », on croise le monde entier sur ces cent mètres qui s’avancent sur le Petit-Lac. Les sourires de ceux qui reviennent ne font pas de doute : une promesse est au bout de l’étroite langue de pierre.

À mesure que l’on s’approche des sept tonnes d’eau en suspension dans le ciel de la Rade, une excitation circonspecte nous gagne. Je m’arrête à la moitié du chemin ; une intuition me retient. Tu avances au-delà ; ton impulsion t’y invite. À cet instant précis, le vent décide de tourner comme pour saluer ton insouciance et donner raison à ma prudence.
Entre nous : tes éclats de rire et la joie éphémère d’un instant d’été. Revoyons-nous vite.

— Un ami qui te voit du bien